Vu du Royaume-Uni – La pandémie marquerait-elle (enfin) la fin de la bise en France ?

Le coronavirus et les mesures de distanciation pourraient avoir raison de ce célèbre salut à la française. Et certains s’en réjouissent, remarque le quotidien britannique The Times.

Bientôt la fin de la bise en France ? Depuis le début de la pandémie, les recommandations sanitaires ont interdit cette chaleureuse tradition française. Fini les poignées de main, les étreintes et les embrassades. Même une fois le confinement levé, une certaine distance de sécurité restera de rigueur. La bise pourrait en faire les frais, note le Times.

Il y a quelque temps, Aude Picard-Wolff, maire de Morette, dans l’Isère, prônait déjà sa disparition, rappelle le quotidien britannique. Elle avait déclaré qu’elle ne ferait plus la bise à ses conseillers municipaux. Et s’était attiré les foudres de certains en affirmant que la bise n’était, “sous ses airs de tradition culturelle, qu’une autre forme de sexisme”.

Un soulagement pour certains

 

Aujourd’hui, Mme Wolff pourrait bien avoir gain de cause. De nombreux Français sont déjà décidés à ne plus embrasser leurs collègues une fois de retour au bureau. “Contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, la perspective d’abandonner cette tradition française par excellence ne semble pas si angoissante”, remarque le Times.

Au contraire, certains sont soulagés de pouvoir enfin échapper à ces “incessants baisers sur la joue”. À commencer par le journaliste du Times lui-même, expatrié en France, qui s’avoue encore un peu perdu :

J’ai longtemps été déconcerté par ces règles obscures qui régissent la bise et varient d’une région à l’autre – deux à Paris, par exemple, trois dans le Sud et quatre en Bretagne – et décident quel genre de femmes vous pouvez embrasser (un grand nombre mais pas toutes) ou d’hommes (seulement vos meilleurs potes, en gros).”

Un rituel généralisé depuis peu

 

Il n’est pas le seul à s’en réjouir. Les partisans du “no-kiss” sont ravis. Certains voient en cette réaction, notamment féminine, une nouvelle conséquence du mouvement #MeToo. Mais Mathieu Avanzi, maître de conférences à la Sorbonne, n’est pas du même avis.

Ces réactions manifestent un sentiment bien plus profond, un ras-le-bol d’une bise qui s’est généralisée au fil du temps. […] Il n’y a pas si longtemps, la bise était réservée aux cercles familiaux et amicaux.”

Aujourd’hui, elle était devenue un rituel obligatoire en société, notamment au travail. Peut-être plus pour longtemps. Reste à savoir ce qui remplacera la bise, conclut le Times. Le salut japonais, respectueux et garanti sans transmission de germes, semble en tête de la course.

 

The Times – Londres

 

 

 

Source : Courrier international

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page